Et voilà maintenant que Babette fait dans le romantisme !
Tapisserie en demi-point de croix, réalisée par sa maman.
Je me promenais, avec mon chien,
Le nez en l’air, ne faisant rien.
Au soleil, un après midi à la campagne
Dans une nuée de jupons couleur champagne,
Surgit une belle demoiselle panier en main,
Qui longeait seule, le sentier avec son pain.
Tout en arrivant vers moi,
Elle mit mon cœur en émoi,
Cette jolie jeune fille m’éblouit,
Ce tableau magique me pétrifie.
Quelle fraîcheur d’antan !
Quel romantisme affolant !
Tous ces rubans autour de sa taille,
Que de petites mains ont cousus sans faille,
Cette robe d’organdi si finement brodée,
Que Paco en aurait voulu la dédicacer.
Un ange passe, un silence se fait,
Un frisson me parcourt, je reste muet.
La beauté raffinée de son ombrelle,
Protégeant son doux visage rebelle,
Est le fruit de tant de labeur,
Qui fait la fierté de son créateur.
Petites bottines lacées trottinant sur le sentier,
Donnent envie de danser un menuet endiablé.
Petits gants de dentelle finement ciselés
Cachant la jeunesse de sa peau halée,
Je brûle d’envie de lui parler,
En lui tenant la main à tout jamais.
Une boucle de ses cheveux m’affole,
Le parfum de sa toison dorée s’envole.
Elle embaume le sentier tout entier,
Le temps s’arrête comme figé,
Moment précieux, moment amoureux,
Vivre à deux, c’est fabuleux !
Mais elle a continué son chemin,
En s’éloignant son panier à la main.
Avec mon chien, je me suis retourné sur elle,
Sur cette créature si merveilleusement belle,
Je suis resté planté là, la regardant partir,
A l’horizon, mon amour vient de s’évanouir.
Homme qui es-tu ? Que fais-tu ? Réagis !
Tu viens de rater la femme de ta vie.